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Un conte folklorique de Fukushima

La neige d'Aizu
Japanese English vietnamese chinese

C'est une très vieille histoire. Ma grand-mère me la raconta souvent.
À l'automne, les paysans prenaient quelque repos pour célébrer la récolte du riz.,Quand la moisson du riz commença, les paysannes firent le Niwajime. Il s'agit de la coutume qui consiste à séparer la balle de riz que l'on consomme chez soi au cours du printemps, de l'été et de l'automne, de celle que l'on vend. Elles bénéficiaient ensuite de deux jours pour aller se reposer chez leurs parents. Cette année-là, elles en obtinrent quatre .
Pendant ces congés, les paysannes se rassemblèrent entre amies pour bavarder, boire du thé, tout en s'occupant de leurs petits-enfants. C'est à ce moment-là que cette histoire se produisit.Par une belle journée d'automne, un bonze arriva d'Izumo. « J'ai beaucoup marché. Je boirais bien un thé », se dit-il, et il trouva un magasin de thé.
Il demanda à la dame du magasin de lui donner une tasse de thé.
Elle s'empressa de le lui servir.
En buvant son thé, le bonze entendit des voix bruyantes provenant du fonds du magasin.
Il demanda s'il y avait des problèmes dans le village.
« Oui, c'est horrible », lui répondit-elle.
Le bonze lui demanda ce qui se passait.
« Demain, le seigneur va effectuer une fouille dans toutes les maisons, et si elles sont mal rangées, il va doubler les tributs. Comme la récolte est mauvaise cette année, les paysans devront vendre leurs filles, alors ils sont inquiets .»
« C'est ennuyeux “ dit le religieux en réfléchissant et il dit : « Demain matin, je vais faire en sorte qu'il neige. Dis à tout le monde de ne pas s'inquiéter et de bien se couvrir .»
Celle-ci, toute contente, s'en alla tout raconter aux hommes du village.
« Un religieux est venu et il a dit de ne pas s'inquiéter, car il fera le nécessaire pour qu'il neige demain matin. »
Les hommes lui répondirent : « ce pauvre religieux n'est pas capable d'un tel prodige ! », mais ne sachant que faire, ils rentrèrent chez eux.
Quand ils se réveillèrent le lendemain matin, il neigeait.
Les arbres, les toits, et même la route étaient couverts de neige.
Les hommes se dirent qu'il ne s'agissait pas d'un bonze ordinaire. Ils reçurent alors une missive du seigneur, leur annonçant qu'il ne pouvait venir, et qu'il remettait cela à un autre jour.
Les villageois, doublement contents, se rassemblèrent et décidèrent d'aller chercher le bonze pour le remercier. Malgré leurs efforts, celui-ci resta introuvable.
Ce bonze n'était autre que le célèbre Kôbôdaishi (Kûkai). Les gens du village devaient faire le rangement de leur maison. Que la neige soit froide ou non, ils n'en avaient que faire, ils étaient reconnaissants envers ce religieux.

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